Aujourd’hui les arts se mélangent, le cinéma prend maintenant ses adaptations dans le monde vidéoludique. Retour vers le passé d’un phénomène inverse. Le premier Alone in the Dark édité en 1992 par infogrames avait déjà posé les fondations du genre survival horror. Cependant le style horrifique plus largement prend ses racines dans les romans noirs tels Edgard Allan Poe. Un suspense que Hitchcock a longuement exploité. Le gore a commencé véritablement avec George Romero avec sa réalisation de 1968 « la Nuit des morts vivants. » Bien qu’en noir et blanc à l’époque, ce petit bijou est l’édifice des prochains films zombiesques. C’est à ce moment-là que le cinéma dévoile ses frontières les plus exacerbées : on pensera au film crasseux Cannibal Holocaust de l’italien Ruggero Deodato de 1981.
La Nuit des Morts-Vivants, 1968
L’histoire se déroule dans un cimetière de Pennsylvanie, les héros se rendent après un long trajet sur la tombe de leur père dont la dépouille se trouve dans leur ville natale. Barbara et son frère Johnny se disputent car Johnny rappelle à sa sœur comment il l’effrayait dans sa jeunesse. Celle-ci agacée, s’isole mais se fait soudainement agressé par un homme à la démarche étrange et au visage mutilé. Johnny s’interpose et y laisse sa peau, il décède le crâne brisé contre une pierre tombale. Barbara fini par s’échapper et trouve refuge dans une maison isolée. Un routier, Ben, vient à la rescousse de la jeune femme en barricadant portes et fenêtres avec des planches. Dehors, une horde de morts-vivants revenus à la vie ont dû entendre le bruit ou sentir leur odeur, c’est pourquoi la meute se dirige vers la demeure abandonnée. Barbara perd connaissance sous l’effet du choc …
Le film remporte un succès immédiat à sa sortie et est encore aujourd’hui considéré comme l’un des films ayant rencontré le plus de succès avec des petits moyens en tant qu’œuvre indépendante. Romero expliqua qu’en 1968, l’industrie du spectacle commençait à s’écrouler, à cause de la concurrence faite par le cinéma. Voilà pourquoi les réalisateurs se sont tournés vers la violence, le sexe et l’horreur.
Le cinéaste Dario Argento
Autre exemple frappant avec le cinéaste Dario Argento avec ses films « Phenomena » sorti en 1985 et « Suspiria » en 1977. Nous allons d’abord nous concentrer sur le deuxième titre ; Dans le film, par une nuit d’orage Suzy Banner, une jeune américaine voyage jusqu’à Fribourg pour entrer dans l’une des meilleures écoles de danse au monde. Celle-ci parvient à trouver un taxi qui la conduit vers l’académie. A peine sur place, elle entend les cris d’une femme qui proviennent du bâtiment, et qui semble indiquer que quelqu’un y est présent. Une tempête fait rage ; Suzy ne parvient pas à pouvoir discerner les derniers mots de l’inconnue. Cette dernière s’évade aussitôt mais la personne qui se trouve près de l’interphone refuse de la laisse entrer, Suzy doit passer la nuit en ville. Le lendemain, Suzy apprend plusieurs meurtres d’étudiants qui se sont déroulés pendant la nuit précédente, elle fait tout de suite le lien avec les cris stridents de la femme croisée la veille. Au fil des jours, Suzy se lie d’amitié avec Sara, une proche d’une des victimes. Mais les personnes qui entourent Suzy sont victimes d’accident, ou disparaissent tout simplement. Suzy se sent menacée aussi et chercher à mener son enquête. Il semble que d’après une légende locale, la demeure aurait plus d’un siècle pour servir aux rituels d’une terrible sorcière du nom d’Héléna Markos, aussi appelée « reine noire ». Le mystère de la légende est-il réel ? Y va-t-il un lien avec les phénomènes macabres qui semblent s’y dérouler ?
Parlons maintenant de « Phenomena » ; Jennifer Corvino est envoyée par son père dans une maison pensionnaire en Suisse. Celle-ci souffre de somnambulisme. Elle s’évade la nuit et va entrer en contact avec le mystérieux tueur qui rôde et tuent des jeunes filles dans les environs. En même temps, elle se découvre un nouveau pouvoir, celui de pouvoir communiquer avec les insectes. Chassée par le tueur en série, elle trouve un abri auprès de John McGregor, un entomologiste.
Dans les années 90, le cinéma d’horreur explose et voit de nombreuses réadaptations notamment de « la Nuit des morts vivants » et bien d’autres films encore. C’est avec la sortie de Clock Tower sur Super Nintendo que l’envie du joueur évolue : contrairement à ses débuts, les jeux étaient plus basés sur l’exploration avec peu d’ennemis, peu de combat mais plus mortels et imposait plus de mystères et de fantastique. Maintenant les éditeurs changent de stratégie et changent le gameplay en intégrant les mécanismes des jeux d’action-aventure dans leurs créations. Puis petit à petit l’action vient prédominer sur l’aventure. Afin de fidéliser les joueurs plus tard, des versions démo seront mise à disposition ainsi que des versions collector comprenant différentes goodies, making-of etc.
Conclusion : le suspense avant le gore
Nous n’avons pas abordé les premiers films muets du cinéma tels que Nosferatu ou encore Frankenstein. Pourtant nous avons bien cité Alfred Hitchcock. Comme le son n’existait pas à l’époque mais s’inspirait bien des romans noirs, les metteurs en scènes misaient alors tout sur les ombres et la lumière et donc par déduction sur le suspense.