La forêt d’Aokigahara vieille de 1200 ans, s’étend sur plus de 35 km2. Ces boisements ancestraux sont baignés de légendes urbaines. En effet parmi les enchevêtrements humides, ce lieu réputé hanté attire chaque année des centaines de suicidaires. Par conséquent, ce dédale brumeux est l’endroit où le taux d’autolyse est le plus élevé au monde. Le nombre de décès est en hausse, on en décompte 479 pour l’année 2020 selon Knappily.

Le labyrinthe du silence
Aokigahara est situé dans la préfecture de Yamanashi au Japon. A moins de deux heures de route du Mont Fuji, les bois reflètent une ambiance mélancolique. Une tristesse règne angoissante et stridente, un froid glacial, le silence des pendus. Une terre d’accueil mortuaire, aimant des désespérés, lot des âmes torturées. Au Japon, comme dans d’autres pays, le peuple croit que si une mort est faite dans la souffrance, elle donne nécessairement naissance à un Yokai. Un fantôme qui erre sans fin en équivalence chez nous avec les damnés ou encore les spectres funestes. Surnommée également Jukai (Mer d’arbres), une partie de la forêt a connu une éruption volcanique en 864. De ce fait, une partie de la région a donc été ensevelie sous la lave.
Le mystère des suicides
La forêt maudite contient des chemins balisés. Les agences touristiques déconseillent de s’aventurer au-delà des sentiers en raison du terrain fortement accidenté dans certaines zones. En effet, non seulement en cas d’accident potentiel vous ne pourrez pas utiliser votre téléphone mais en outre, vous risquez de vous perdre sans guide. Les premières augmentations de décès ont commencées en 1959 : avec l’écriture de Nami no tō (pagode de vagues) de Seichō Matsumoto, l’écrivain explique que si une personne met fin à ses jours à Aokigahara, sa dépouille ne sera jamais retrouvée. Quelques décennies plus tard, en 1993, Wataru Tsurumi fait également polémique avec son Kanzen jisatsu manyuaru (Mode d’emploi complet du suicide).
Le nombre de suicides s’élève à 78 en 2002, suivi de 108 en 2004 , 342 en 2007 et a finalement atteint 479 en 2020. Ce qui correspond à 1% du taux de suicide dans la préfecture de Yamanashi. Des gardiens font régulièrement des rondes afin de vérifier que personne ne tente une autolyse et les autorités ont depuis installé un panneau de prévention.
Visions du cinéma
C’est par ailleurs en 2004 que sort Ki no umi (Jyukai: The Sea of Trees Behind Mt. Fuji) réalisé par Tomoyuki Takimoto. Pendant le tournage, il découvre par hasard un portefeuille contenant 370 000 yens (près de 2300 €) et en déduit que les lieux sont idéals pour les chasseurs de trésors. A propos de son œuvre : « Au pied du Mont Fuji se trouve la forêt dite du suicide, un endroit notoire où les gens méfiants de la vie peuvent exhaler leur dernier souffle. Les quatre histoires différentes de Jyukai se concentrent toutes sur cette forêt vraiment existante au Japon, où s’affrontent entre autres un doux yakuza et un détective à la retraite. La forêt exhale une atmosphère de terreur et fonctionne comme un facteur de connexion entre les différents récits. »
Un autre film intitulé Suicide Forest Village de Takashi Shimizu vient ainsi d’être annoncé pour 2021. Le synopsis : « Un jour, une mystérieuse boîte est arrivée et une malédiction a commencé à se répandre. La source de la boîte est le « village de Jukai ». Le village est caché dans la forêt de Jukai, un lieu de suicide dont on ne peut plus sortir une fois qu’on y est entré. » (Sens Critique)
Trailer officiel de Suicide Village Forest :
Sources :